Énergie solaire photovoltaïque : une montée en puissance à Bruxelles
Les panneaux solaires photovoltaïques font maintenant partie du paysage bruxellois. Mais depuis quand et à quel rythme se sont-ils déployés dans la Région ? Ce "À la Une" retrace l’évolution de leur installation depuis 2006 en Région bruxelloise.
Comment fonctionnent les panneaux solaires photovoltaïques ?
Les panneaux solaires photovoltaïques transforment la lumière du soleil en énergie électrique. Ils peuvent être installés sur les toits, les façades ou dans des espaces ouverts. Ces panneaux sont reliés à un onduleur, qui transforme le courant continu produit en courant alternatif, utilisable par le circuit électrique de la maison. L’onduleur est connecté au compteur électrique. Une installation photovoltaïque se compose donc :
- de panneaux solaires photovoltaïques,
- d’un onduleur,
- d’un compteur de production, aussi appelé compteur vert, qui calcule l’énergie produite par l’installation,
- et d’un compteur intelligent bidirectionnel placé par Sibelga.
Les installations sont raccordées au réseau de distribution afin de permettre l’injection du surplus d’électricité ou le prélèvement d’électricité si la production est insuffisante pour les besoins du moment.
Les panneaux solaires photovoltaïques produisent de l’électricité localement. Cette électricité est dite décarbonée ou verte car sa production n’émet pas de gaz à effet de serre. Elle ne contribue donc pas au dérèglement climatique. L’installation de panneaux solaires photovoltaïques permet aussi de réduire la facture d’électricité, en auto-consommant l’énergie produite et en revendant le surplus non-consommé.
Installations photovoltaïques certifiées en Région bruxelloise
Nombre d’installations photovoltaïques par année de mise en service
Depuis 2006, la Région bruxelloise encourage la production d’électricité photovoltaïque à travers divers mécanismes de soutien tels que prime, avantages fiscaux, certificats verts. Ces aides financent, en partie, l’installation de panneaux photovoltaïques par les particuliers, les entreprises et les institutions publiques.
Pour bénéficier de ces aides, une installation doit être certifiée, c’est-à-dire qu’elle doit disposer d’une attestation de conformité délivrée par un organisme de contrôle agréé.
En date du 7 janvier 2025, 23 316 installations photovoltaïques étaient certifiées et actives en Région bruxelloise. Le graphique présente ces installations selon leur année de mise en service.
2006-2013 : les premières installations voient le jour, stimulées par les aides régionales
Entre 2006 et 2013, les premières installations photovoltaïques certifiées apparaissent en Région bruxelloise. A cette période, la Région lance plusieurs aides afin de compenser le coût élevé de l‘acquisition de panneaux photovoltaïques :
- une prime régionale,
- une réduction fiscale pour les particuliers,
- une déduction fiscale pour les entreprises,
- des certificats verts.
L’année 2009 marque un pic avec 1 267 installations mises en service. Les années suivantes, leur nombre diminue, en raison notamment de la suppression de la prime régionale dès 2010.
En Région bruxelloise, Brugel calcule, chaque année, le niveau de soutien nécessaire pour assurer un retour sur investissement de sept années pour les nouvelles installations photovoltaïques.
2014-2017 : ralentissement des mises en service de nouvelles installations
Entre 2014 et 2017, le nombre d’installations photovoltaïques mises en service tombe en dessous de 270 par an. Durant cette période, les seuls mécanismes de soutien maintenus sont les certificats verts et la déduction fiscale pour les entreprises, ce qui limite l’attractivité des investissements.
2018 : l’investissement dans les installations photovoltaïques décolle
À partir de 2018, le nombre d’installations photovoltaïques augmente très fortement. Ainsi, 84 % des installations actives début 2025 ont été mises en service après 2017. La baisse significative du prix des panneaux photovoltaïques combinée au maintien des aides régionales expliquent cette dynamique. 2021 montre un ralentissement des mises en service lié à la crise sanitaire du Covid-19. Et 2022 est l’année record avec 4 678 installations mises en service et actives au 7 janvier 2025.
Encadré méthodologique
Installation photovoltaïque certifiée
Une installation photovoltaïque certifiée se compose de panneaux solaires photovoltaïques, d’un onduleur, d’un compteur de production, aussi appelé compteur vert, qui calcule l’énergie produite par l’installation, d’un compteur intelligent bidirectionnel placé par Sibelga et d’une attestation de conformité délivrée par un organisme de contrôle agréé. Dans cette étude, nous ne tenons pas compte de la taille des installations. Une installation de moins de 5 kWh est équivalente à une installation de plus de 250 kWh.
Parc photovoltaïque certifié
Le parc photovoltaïque certifié est composé d’installations photovoltaïques certifiées actives à un moment donné. Dans notre étude, nous avons pris en compte le parc actif début janvier 2025, plutôt que le nombre total d’installations photovoltaïques mises en service depuis le début de la période étudiée. Le nombre d’installations mises hors service entre 2006 et 2025 est de 84, ce qui n’a pas d’impact significatif sur le graphique.
Électricité certifiée
L’électricité photovoltaïque certifiée désigne l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques certifiés par un organisme certificateur agréé. Ces panneaux sont éligibles, potentiellement éligibles ou ont été éligibles pour l'octroi de certificats verts.
Les certificats verts
Le mécanisme des certificats verts est un système de soutien à la production d’électricité verte, régi par l’arrêté du Gouvernement de la Région Bruxelles-Capitale portant sur la promotion de l'électricité verte. Pour chaque MWh d'électricité verte produit, un certificat est délivré et peut être revendu sur un marché dédié.
Pour obtenir des certificats verts, il faut être le propriétaire d’une installation de production d’électricité verte, qui ne consomme pas de carburant c’est-à-dire utilisant une source d’énergie renouvelable (photovoltaïque, éolien, hydraulique). Cette installation doit être certifiée par un Organisme Certificateur Agréé (OCA).
Les fournisseurs d’électricité sont quant à eux obligés de déclarer chaque année aux autorités un nombre déterminé de certificats verts. Pour cela, ils achètent des certificats verts aux producteurs bruxellois. Il existe un marché des certificats verts où l’offre et la demande se rencontrent.
En Région bruxelloise, quand une installation produit de l’électricité verte, son propriétaire a droit à 1,81 certificats verts chaque fois qu’il produit 1 megawatt-heure (MWh) d’électricité, ce qui permet d’éviter l’émission de 217 kg de CO2 (gaz à effet de serre). Ce taux de 1,81 certificats verts est appelé le "taux d’octroi de base".
Afin de soutenir le développement de certaines technologies, les autorités de la région ont développé un « coefficient multiplicateur » qui permet de donner plus de certificats verts à certains types de panneaux.
Le "taux d’octroi" des certificats verts est donc le résultat du "taux d’octroi de base" multiplié par le "coefficient multiplicateur".
Brugel est l’organisme de la Région bruxelloise chargé de réaliser, chaque année, en septembre, les calculs des coefficients multiplicateurs pour chaque type d’installation. L’objectif de ce système est de garantir un amortissement de l’installation en 7 ans.
Les certificats verts sont attribués pendant 10 ans, à partir de la date de certification d’une installation.
Pour aller plus loin
Les statistiques sur l’environnement et l’énergie en Région bruxelloise sont disponibles ici : https://ibsa.brussels/themes/environnement-et-energie.