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À la Une : Stabilisation de la population bruxelloise

Si depuis la fin des années 1990 la population bruxelloise n’a cessé d’augmenter, cela s’est fait à un rythme variable. Dans les années à venir, la population bruxelloise devrait même se stabiliser.
 

Variation annuelle, passée et projetée, de la population en Région de Bruxelles-Capitale

En nombre de personnes

L’augmentation de population a commencé faiblement à la fin des années 1990. Elle a ensuite été de plus en plus forte pour atteindre son maximum entre 2007 et 2012, période qualifiée de boom démographique. Depuis, l’augmentation est toujours présente mais elle s’atténue.

Cependant, l’augmentation au cours de l’année 2022 est marquée par l’arrivée massive de résidents ukrainiens fuyant la guerre.

Mais qu’en sera-t-il à l’avenir selon les dernières perspectives de population[1] ? L’augmentation de la population bruxelloise serait presque nulle de 2025 à 2050 (alternance d’oscillations entre -1 000 et +1 000 habitants).
 

Qu’est-ce qui explique cette stabilisation de la population bruxelloise à partir de 2025 ?

Concernant les migrations internes, les perspectives tablent sur une poursuite de l’augmentation des départs de la RBC vers le reste du pays plus forte que l'augmentation des arrivées en RBC depuis le reste du pays. De ce fait, le solde migratoire continuerait à se creuser passant de 17 600 en 2022 à 19 300 en 2027[2]. Il se stabiliserait ensuite autour de 20 000 habitants.

Cette perte importante d’habitants serait contrebalancée par deux éléments, le solde naturel et le solde des migrations internationales.

  • Le BFP et Statbel tablent sur un solde naturel (différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès) largement positif (entre +8 500 et +10 000), avec une reprise de la fécondité qui surpasserait l’augmentation de la mortalité dans les années à venir[3].

  • Enfin, la stabilité future du nombre d’habitants au sein de la Région est surtout le fait du solde migratoire international. Il représente la différence entre les arrivées en RBC depuis un pays étranger et les départs de la RBC vers un pays étranger. Le solde migratoire international reviendrait à un niveau inférieur à celui observé ces 20 dernières années. Les arrivées en RBC depuis un pays étranger se stabiliseraient autour de 49 000 unités à partir de 2025 – cela correspond au niveau moyen des 20 dernières années. Dans le même temps, les départs de la RBC vers un pays étranger maintiendraient une légère augmentation pour se situer aux alentours de 38 000 unités. De ce fait, le solde migratoire international se maintiendrait à +11 000 à moyen et long terme.
     

Qu’est-ce qu’une projection démographique ?[4]

Une projection démographique propose un scénario d’évolution de la population à long terme. Ce scénario se base sur des hypothèses d’évolution future de la migration internationale, de la migration interne, de la fécondité et de la mortalité. Ce travail s’effectue sur base des connaissances scientifiques du moment et des tendances observées dans des contextes socioéconomique et démographique donnés.

Quelle est l’utilité d’une projection démographique ?

Elle constitue un outil d’aide à la décision dans de nombreux domaines et permet de cadrer les débats sur l’avenir de notre société dans ses différentes dimensions, telles que l’économie, la mobilité, le logement, l’énergie, l’urbanisation, la santé, le vieillissement, l’environnement, etc. Elle ne prétend cependant pas fournir le nombre exact d’habitants attendus à un horizon donné.

[1] Perspectives démographiques (2022-2070) du Bureau fédéral du Plan (BFP) et Statbel, publiées le 31 janvier 2023
[2] Le sursaut d’émigration interne observé en Région de Bruxelles-Capitale pour l’année 2021, entrainant un solde migratoire interne de -21 000, est trop récent pour savoir si le phénomène est conjoncturel (post-Covid) ou une nouvelle tendance qui perdurera. Il n’y a donc pas eu de modification de l’hypothèse migration interne pour ces nouvelles projections démographiques.
[3] L’augmentation de la mortalité dans les années à venir est liée à l’arrivée aux vieux âges de la population née lors du baby-boom d’après-guerre.
[4] Bureau Fédéral de Plan et Statbel (2021), Perspectives démographiques 2020-2070 - Scénario de référence et variantes, 41 p.